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Neuroatypie : quand le cerveau fonctionne différemment

Imagine un instant que ton cerveau soit comme une radio. Chez la plupart des gens, les fréquences s’accordent facilement. Mais pour d’autres, la radio capte un peu plus de signaux, ou sur des canaux différents.
Le son est parfois plus fort, plus riche, plus complexe… et il peut aussi devenir épuisant.

Certaines personnes ont un cerveau qui fonctionne différemment de la norme établie, nous les apelons neuroatypiques.

Qu’est-ce qu’une personne neuroatypique ?

Le neuro-développement est l’ensemble des mécanismes qui structurent la mise en place des réseaux neuronaux impliqués dans la motricité, les sens, le langage, les interactions sociales. Il arrive qu’un (ou plusieurs) réseau diffère, et fonctionne différemment de la norme établie.

Le terme neuroatypie date de la fin des années 90 dans les travaux de la sociologue Australienne Judy Singer concernant la neurodiversité. Elle a observé le syndrome d’Asperger chez sa fille et en regardant de plus prés ses proches, elle s’est aperçu que sa mère et elle même avaient un certain degrés d’autisme également.

Le concept de neurodiversité soutient l’idée qu’il est acceptable d’avoir un cerveau qui fonctionne différemment de ceux de la majorité des gens. Et surtout qu’il n’y a pas une seule façon acceptable d’apprendre, de penser, de se comporter. (toutes les autres façons seraient non-acceptables). L’idée derrière cela est d’ouvrir la société à accepter et s’adapter à la différence de chacun.

La neurodiversité correspond à un groupe de personne par rapport à un autre groupe.
Lorsque nous parlons d’une personne en particulier, c’est le terme de neurodivergence qui est utilisé. Une personne neurodivergente est une personne dont le fonctionnement neurocognitif est clairement différent de ce qui est considéré comme typique, dans notre société.

La neurodivergence est elle un handicap ?

Les deux concepts sont différents mais les grandes difficultés d’adaptation que connaissent la plupart des personnes neurodivergentes peuvent les amener à être catégoriser comme handicapées. Cela va dépendre de chaque individu, comment il se perçois et comment il est perçu.

Les personnes neuroatypique ont souvent une hyperconnectivité cérébrale. Cela va influencer leur façon de penser, ressentir, de fonctionner et donc d’interagir avec les autres.
Un enfant neurotypique est un enfant dont le développement neurologique suit les étapes attendues. Son cerveau se développe et traite les informations selon les normes établies. L’enfant apprend, se comportent en répondant aux attentes de la société selon son âge. A contrario, un enfant neuroatypique aura un développement neurologique différent de ce qui est attendu. Sa façon d’interagir avec les autres, avec son environnement et/ ou sa manière de traiter les informations ne va pas correspondre aux normes établies.

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Une personne neuroatypique, tout comme une personne neurotypique, possède des potentiels uniques à valoriser.
Ces fonctionnements particuliers sont une grande richesse mais également un grand défi dans un monde conçu pour les neurotypiques.
Pour s’épanouir, elle a besoin d’être acceptée avec ses particularités ! A l’école, c’est souvent compliqué car les enfants atypiques n’apprennent pas comme les autres, ils ne voient pas les choses de la même façon. L’enseignement ne s’adapte pas à leur façon de percevoir le monde, de le comprendre, de l’appréhender….

Juliette Speranza (poète, essayiste, enseignante et doctorante en philosophie) nuance en disant :

« Je préfère le terme de neurodiversité car il ne pose
pas de frontières entre des catégories d’individus.
Elle représente la diversité des intelligences humaines.
On en fait tous partie ».

La société va tenter de mettre ces personnes dans des cases : dys, tsa, tda/tdah, hpi/hpe….. Quelque part c’est plus rassurant comme cela ! Avoir un fonctionnement cérébral différent, c’est une façon d’appréhender le monde, de voir la vie différente, cela n’a rien d’une maladie.
Cette personne va avoir tendance à ne pas se sentir dans la norme, elle voit ses différences par rapport aux autres et bien souvent, ne le vit pas bien. Elle va très souvent tenter de les cacher, de les faire disparaître. Cela retarde et complique d’autant le diagnostic qui peut être très tardif, c’est autant de souffrance, d’incompréhension.

Pourquoi faire un bilan en cas de doute ?

Il ne s’agit pas uniquement de détecter le fonctionnement atypique mais surtout de comprendre son propre fonctionnement et celui des autres ce qui permettra de vivre de façon plus épanouie.
Le bilan est la pièce du puzzle qui permet de comprendre nos comportements, notre façon de penser et comment nous construisons et entretenons nos relations.
Bien souvent, c’est un réel soulagement. Nous passons de « bizarre » à différent.
Le but n’est pas de nous enfermer dans une case, mais bien de comprendre pourquoi nous nous sentons si différent, pourquoi nous ne comprenons pas certaines réactions, certains comportements. Et aussi pourquoi les autres ne nous comprennent pas non plus. Cela nous permet aussi de mieux nous accepter tel que nous sommes et par la même occasion de mieux accepter les autres tel qu’ils sont.

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Cela permet de lâcher la pression que nous nous mettons à vouloir à tout prix renter dans un cadre qui ne nous convient pas.
Nous pouvons désormais mettre en place quelques modifications dans notre environnement afin qu’il soit plus adapté à nos besoins ! Nous pouvons ainsi ne plus voir notre différence comme un handicap mais plus comme une particularité que nous pouvons nous approprier pour en faire, pourquoi pas, un atout.

Nous sommes bien d’accord, ce n’est pas si simple dans la vie de tous les jours !

Reconnaître une personne neuroatypique n’est pas évident. Il n’y a pas de signe distinctif, pas de marque visible. Quelques indices :
➡️ une façon de communiquer peu ordinaire, qui ne suis pas les codes (évite le contact visuel, difficultés à interpréter les expressions faciales)
➡️ une sensibilité accrue aux stimuli sensoriels,
➡️ des intérêts très spécifiques et parfois restreints,
➡️ une incompréhension de certaines règles (pas au niveau intellectuel mais ils vont les trouver injuste, pas adaptés)
➡️ des difficultés avec un fonctionnement qu’ils jugent trop rigide, que ce soit à l’école, en entreprise, qui ne leur permet pas de vivre leur différence.
➡️ …
Le diagnostic est d’autant plus difficile que les personnes concernées cherchent (consciemment ou inconsciemment) à cacher leur différence, se sur-adaptent en permanence à leur environnement. A vouloir se cacher tout le temps, passer le plus inaperçu possible, elles deviennent anxieuses, et peuvent même développer une dépression.
Les signes sont souvent masqués.
Il y a également un manque de formation des personnels de santé, de nombreux stéréotypes qui perdurent.
David Boudjenah, cofondateur du réseau Atypikoo, dit qu’on estime que 80% des femmes autistes ne sont pas diagnostiquées avant 18 ans

« Être Neuroatypique ne veut pas forcément dire que l’on est mieux ou moins bien,
juste qu’on a des compétences cérébrales différentes »
Séverine Leduc, psychologue,

Un certains nombre de professionnels cessent de considérer ces particularités comme des dysfonctionnements cérébraux. D’autres s’interroge sur la pertinence du mot « trouble ».

Que met on derrière ces atypicités ?

🌀Les troubles « dys »
Ce sont des difficultés dans l’apprentissage du calcul (dyscalculie), de la lecture (dyslexie), de l’orthographe (dysorthographie),de la motricité, la coordination (dyspraxie), ou encore, dans l’expression de ses idées, le langage (dysphasie)….
Ces difficultés affectent l’apprentissage de certaines compétences mais n’altère pas l’intelligence globale.

🌀Les troubles du spectre de l’autisme (TSA)
Le trouble du spectre autistique (TSA) regroupe un ensemble de troubles neurobiologiques qui affecte la communication, les interactions sociales et entraîne des comportements qui sortent de la « norme ».
La diversité des troubles font que l’on parle de spectre.

🌀Les troubles de déficit de l’attention (TDA)/hyperactivité (TDAH)
Ici, on parle d’une difficulté persistante de concentration, d’attention et/ ou une hyperactivité et impulsivité.

🌀Le haut potentiel (HP) intellectuel (HPI), émotionnel (HPE)
C’est une intelligence cognitive et émotionnelle plus élevée que la moyenne mais pas que.

🌀Certains vont ajouter les troubles obsessionnels compulsifs et la bipolarité. Cela ne fait pas l’unanimité.

🌀🌀Certaines personnes atypiques cumulent plusieurs forme d’atypicités, nous parlons de double ou multi exceptionnalités.

Combien de personnes sont concernées ?

Selon Autisme Info service, les TSA concerne 0,6 à 0,7% de la population générale,
Selon la Fédération Française des Dys, en France, on parle de 6 à 8 % des élèves.
Selon tdah-france.fr, les TDAH touche 5,9 % des jeunes et 2,8 % des adultes dans le monde.
Selon la courbe de Gauss, 2,7% de la population est concernée par le HP.

Derrière ce pourcentages, des millions de personnes sont confrontées quotidiennement à des défis dans leur vie professionnelle et personnelle.

Il faut bien rappeler que toutes les personnes concernées ne sont pas diagnostiquées, que ces chiffres sont des évaluations, il n’est pas possible de répertorier tout le monde.

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Le diagnostic

Le diagnostic se fait à partir d’observations, de symptômes. Il est forcément fait par un professionnel.
Il existe de nombreux test gratuits ou payants sur de nombreux sites internet. Que valent ils ???
Derrière ce diagnostic se cache la souffrance de la personne, de la famille et, parfois même, une détresse.

Il n’est pas simple d’être différent dans notre société, qui pourtant, prône la différence de chaque individu.

Le véritable enjeu n’est pas tant le diagnostic mais plutôt
👉 Qu’est ce qu’on en fait ?
👉 Comment on accompagne la personne ?
👉 Comment on l’informe ? Comment on informe son entourage ?
👉 De quoi a-t-elle besoin ?

Le fait d’en parler beaucoup aujourd’hui permet a nombre d’adultes passé à travers le diagnostic de faire des tests et ainsi de mieux se comprendre, de comprendre leurs difficultés, la cause du rejet qu’ils ont subi ou subissent encore, la cause de leur anxiété….
Connaître et comprendre la neurodiversité permet à chacun de comprendre les comportements de l’autre, d’éviter les interprétions hâtives surtout concernant les codes sociaux.
ex : une personne qui ne nous regarde pas dans les yeux ne nous méprise pas forcément ;
un enfant qui bouge beaucoup n’est pas forcément un provocateur.

Mieux se connaître, mieux connaître les autres permet de mieux vivre ensemble.

Reconnaître la neurodiversité, c’est reconnaître que les cerveaux fonctionnent et traitent les informations différemment.
Une personne neuroatypique a une façon de penser, de communiquer, d’apprendre, de percevoir le monde qui est unique. Cela va influencer sa manière d’interagir avec son environnement.
Ces différences présentent des défis, des difficultés, mais, offrent aussi des atouts uniques.

Comprendre la neuroatypicité, c’est s’ouvrir à de multiples façons d’être Humain.
Une personne neuroatypique possède une palette de couleur différente de celle des neurotypiques pour colorier sa vie.

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