La honte et la culpabilité sont ce que nous appelons des émotions de socialisation.
Ce sont un peu nos « garde-fou ».
Le fait de les avoir ressenti va créer une limite entre ce que nous nous autorisons et ce que nous ne nous autorisons pas dans nos interactions.
La honte
Le fait d’avoir ressenti de la honte provoque, chez nous, une sensibilité au regard extérieur, au jugement de nos pairs.
Elle est à la base du contrôle de nos comportements vis à vis des autres, en société. La société dans laquelle nous vivons influence la façon dont nous allons vivre un événement.
Qu’est-ce qui provoque le sentiment de honte ?
La honte c’est le sentiment que les valeurs (les nôtres, celles des autres que nous les partagions ou pas) sont bafouées. C’est un messager qui nous dit qu’il y a une non conformité aux exigences collectives (maîtrise des codes sociaux ou culturels, caractéristique physique). Nous pouvons avoir honte de notre corps, notre comportement mais également du comportement de quelqu’un d’autre.
Elle dépend énormément du regard des autres mais est vécu dans la solitude !
Nous n’éprouvons pas la honte face à nous-même mais toujours face à un jugement (de l’autre, de la société, ou de nous même). Nous n’assumons pas ce qui nous fait honte.
Elle peut avoir plusieurs origines (personnelle ou extérieures)
• sociales ou culturelles (pays dans lequel nous vivons, religion, ethnie, classe sociale…)
• familiales (parents méprisant ou personnalité écrasante, un frère ou sœur qui a une très grande réussite, secrets de famille)
• personnelles : nous ne répondons pas aux attentes (réelles ou supposées) de notre clan, nous ne sommes pas à la hauteur de nos rêves (ou ceux de nos parents)
Son coté positif :
Ressentir la honte, peut nous rendre plus humain en régulant nos relations sociales. Elle nous signale les limites à ne pas dépasser en nous apprenant à ne pas nous placer ni en dessous, ni au dessus des autres.
Lorsque nous avons été victime d’une situation, nous avons eu des ressentis et nous évitons de faire ressentir la même chose aux autres par la suite.
Son coté négatif :
Le problème avec toutes émotions, la honte comprise, commence lorsque qu’il y a un excès ou un manque de ressenti. Elle peut devenir source de souffrance
Il peut en résulter 2 comportements :
• l’exubérance avec un discours intérieur de révolte, une attitude d’affront, d’exhibition ou ambition démesurée.
Il va y avoir des comportements violents, de domination, voir volonté de rabaisser les autres, montrer qu’il est le plus fort. C’est un sursaut de compensation.
Il va mettre ses réussites en valeur en prenant soin de camoufler aux autres ses défaites. Mais lui, il sait et cela ne va qu’impacter encore plus son estime.
• l’inhibition avec une gêne, un malaise, des rougissements, un discours interne dévalorisant.
Il va y avoir évitement, insécurité pouvant conduire à des phobies, un isolement
Elle est souvent du à des humiliations, moqueries, mensonges, sensation d’être différent, non adapté à la société, de ne pas avoir été à la hauteur, de s’être laissé faire, de ne pas s’être défendu….
Nous pouvons avoir entendu des expression du genre « tu me fais honte », « tu n’as pas honte ? »…
La personne qui ressent la honte peut également mentir lorsqu’il se sent en danger : il ment avec les mots mais est en accord avec ses ressentis (la vérité est trop dangereuse). Il agence ses souvenir de façon a donner une belle image de lui afin de se sentir bien face aux regards des autres.
Peu à peu, notre adaptation s’inscrit dans notre personnalité en rabaissant notre égo ou en le surdimensionnant.
Avec la honte, c’est notre estime de soi qui en prend un coup !
Nous n’osons plus nous montrer tel que nous sommes et ce afin d’éviter les critiques ou de non sentir non conforme. Peu à peu, nous ne nous respectons plus et faisons passer les autres (conforme) avant nous !
Derrière la honte se profile bien souvent la colère vis à vis des autres, de l’environnement mais surtout vis à vis de soi.
Avoir honte, c’est un peut ne pas se sentir à l’aise dans sa propre peau, ne pas s’accepter.
Nous ne pouvons plus être acteur de notre vie puisque c’est le regard des autres qui dirige, nous devenons spectateur. Nous laissons aux autres le pouvoir de nous valider.
La honte tout comme la culpabilité peuvent influencer nos capacités cognitives notamment en terme de mémorisation : Le sentiment de honte, de culpabilité provoque une hausse du taux de cortisol et une diminution du taux de dopamine qui joue un rôle dans la mémorisation.
Une honte trop présente a pour conséquences de nous rendre invisible voir inexistant !
Comment y remédier ?
→ Reconnaître et accepter que nous ressentons de la honte
→ Déterminer quel poids la honte a dans notre vie (quelles sont les conséquences) ?
Sommes nous devenus invisible pour nous ? (En considérant trop l’avis, la validation des autres)
→ Réapprendre à nous connaître, nous accepter tel que nous sommes et nous respecter ! (je vous l’accorde ça prend du temps, et ce n’est pas tous les jours facile)
Nous pouvons travailler sur notre Estime, notre Confiance, notre Image pour reprendre notre place dans notre vie.
Apprendre à connaître nos faiblesses pour voir quelles forces se cachent derrières pour mieux les accepter et arrêter vouloir les cacher à tout prix.
Déterminer nos valeurs, nos besoins. Les nôtres pas ceux que nous pensons conforme à la société dans laquelle nous vivons.
“Vaincre la honte signifie devenir un adulte capable de se transformer en roi ou reine d’un nouveau pays : le pays du moi.” -María José Pubill-