« Ce que la chenille appelle la fin du monde, le maitre l’appelle un papillon »
Richard BACH
93% des personnes ont peur du changement. Pourtant, il est permanent : rien n’est figé.
Le changement, c’est une évolution (bonne ou mauvaise). Avoir conscience du changement permet de mieux appréhender notre environnement et de mieux comprendre ce qui nous arrive
Le changement concerne tout : l’univers et ses galaxies qui bougent en permanence, notre système solaire et ses planètes qui tournent cycliquement autour du soleil et forment les saisons sur notre planète, nous et notre croissance puis vieillissement tout comme chaque être vivant terrestre !
Les organisations changent également tout comme notre personnalité, nos goûts, nos convictions : nous évoluons à chaque nouvelle expérience, nouvelle connaissance et changeons un peu chaque jours.
Le changement est naturel et rien de nous empêche de le guider en décidant de la direction que nous voulons suivre !
Si nous regardons bien notre vie, elle n’est pas linéaire, constante : dans chaque domaine de notre vie nous connaissons des successions de cycles avec un début, une progression et une fin. À chaque nouveau cycle, nous apprenons de nouvelles choses, de nouvelles compétences. L’apprentissage est constant, et nous permet de grandir, d’évoluer.
Cela s’applique également à notre société et les comportements sociaux, idées évoluent et fluctuent. Idem pour une entreprise qui peut être à la pointe à un moment puis dépassée quelques années plus tard puis revenir dans la course par la suite…
Frédéric Hudson (philosophe, éducateur, écrivain américain spécialisé dans le développement, l’apprentissage des adultes et le coaching en leadership) a décrit ces cycles de changement.
Selon lui, les cycles sont composés de phases et de transitions.
Durant ces phases, nous somme tournés vers l’extérieur, la performance.
Entre les phases, les transitions. C’est là que nous prenons du recul, que nous nous posons les questions fondamentales en rapport à ce que nous vivons.
Il nous propose 4 phases pour un cycle.
* La première phase, phase de lancement
Le début d’une relation amoureuse, un nouveau travail, notre entreprise commence à bien fonctionner…
Elle correspond à la saison été, nous avons une énergie haute et positive.
C’est une phase durant laquelle nous sommes passionnés, enthousiastes, ambitieux, motivés, emportés par la dynamique de ce que nous vivons. Nous sommes plutôt joyeux, heureux d’être là, voyons le bon coté des choses, le verre à moitier plein…Nous rêvons grand, planifions, organisons, mettons en place, créons, sommes en mouvement, confiant, imaginatif. C’est une phase d’action.
C’est aussi une phase ou nous nous retrouvons seul face à notre entourage car en décalage. Nous sommes plongé dans ce que nous faisons, pouvons perdre la notion du temps, ne ressentons que peu les effets de la fatigue.
À la fin de cette phase arrive une « mini phase » de plateau : Nous savourons notre réussite, profitons, nous pouvons même avoir l’impression que cela pourrait durer éternellement !
Deux choix s’offrent à nous :
→ savourer et profiter : nous allons passer à la seconde phase
→ savourer et apporter un peu de nouveauté, d’équilibre et nous revenons en phase une mais de façon moins passionné. Cela va éviter le coup de blues du « plus rien à faire », synonyme d’ennui.
* la deuxième phase, phase de déclin, de désenchantement
Les défauts de notre amoureu sont moins « sexis » qu’avant, notre travail devient routinier, notre entreprise vend moins malgré un marketing qui fonctionnait jusque là…
Cela correspond à l’automne. Nous sommes toujours en haute énergie mais négative.
C’est une phase durant laquelle nous avons l’impression de ne plus avancé, sommes sur la défensive, démotivé, désenchanté, agacé voir en colère. Nous pouvons nous culpabiliser en nous sentant responsable de la situation. Nous nous sentons coincé, pouvons éprouver de la lassitude, de l’impuissance, de l’ennui. Nous avons l’impression de ne plus être synchronisé à notre partenaire ou entreprise. Les choses ne sont plus tel que nous aimerions qu’elles soient.
Les choses ne sont plus tel que nous aimerions qu’elles soient.
Nous ressentons plus la fatigue, avons moins d’énergie et l’utilisons pas forcément à bon escient, avons l’impression qu’il y a de nombreux problèmes qui nous tombent dessus. En fin de seconde phase, nous pouvons nous sentir vaincu, abattu !
Là encore deux choix s’offrent à nous :
→ Faire le tri, voir ce qui fonctionne, ne fonctionne pas et le changer si c’est de notre ressort pour revenir en phase une. Dans ce cas, nous allons assainir notre vie, y remettre de l’équilibre, plus d’activités qui nous procurent du plaisir, améliorer nos relations. C’est ce qu’on appelle une mini transition.
Nous pouvons faire plusieurs minitransition de suite mais à un moment ou un autre, nous allons être obligé de faire une grande transition.
→ Continuer tel que, nous laisser submerger par tout ce que nous jugeons négatif dans la situation et passer en phase trois pour entamer la grande transition.
Ces deux premières phases concernent plus l’action, la performance,
Nous sommes tourné vers l’extérieur et avons tendance à nous oublier.
* le troisième phase, phase de marasme, de désengagement
Grosse remise en question des deux protagoniste du couple ou rupture, personne au bord du burnout, entreprise au bord de la faillite…
Cette phase correspond à l‘hiver, nous sommes en énergie faible et négative. Nous baissons les bras, nous nous détachons de l’environnement. C’est le moment de l’intériorisation, des remise en question.
Qu’est ce que je veux vraiment ?
C’est là que nous faisons le point sur nos besoins que nous ressentons le besoin de mettre du sens dans ce que nous vivons.
Cette phase bien que désagréable est un cadeau : elle nous oblige à faire le point sur qui nous sommes vraiment, ce que nous voulons réellement et surtout ce que nous ne voulons plus pour repartir sur de bonnes bases.
Cette phase bien que désagréable est un cadeau
Elle exige beaucoup de repos pour digérer ce que nous avons accepté et qui nous a mené là et le remettre en question, se remettre en question pour aller là où nous souhaitons aller.
« Le changement arrive quand la douleur de se maintenir est supérieure à la peur de lâcher ».
Spencer Johnson
C’est une phase où nous allons lâcher prise, où nous allons osciller entre colère et confiance, tristesse et soulagement... il nous faut faire notre deuil de la situation précédente, de la partie de nous-même qui nous a conduit ici.
Nous pouvons avoir besoin d’aide, d’un thérapeute, mais nous allons aussi apprécier la solitude.
Durant cette phase il nous faudra renouer avec notre entourage, revoir nos amis, tenir un journal ou toute autre activité nous permettant de nous exprimer, d’extérioriser, prendre de la distance avec la situation et les personnes qui y ont contribuées. Ne pas hésiter à se mettre à la méditation, yoga… tout ce qui pourra nous apporter de la paix.
C’est le moment de l’introspection, nous nous recentrons sur ce qui fait sens pour nous.
Sur la fin de cette phase, nous allons recommencer à socialiser, à revenir dans l’action, penser à un nouveau projet. Et peu à peu, nous allons naturellement passer à la quatrième phase.
Dans un premier temps, nous allons faire des aller-retour entre la phase trois et la phase quatre, c’est normal !
* quatrième phase, phase de renouveau
Si le couple a tenu, nous donnons un souffle nouveau à la relation sinon, nous sommes prêt à une nouvelle rencontre, idem pour notre emploi, l’entreprise réfléchi à de nouveaux concepts. Nous tirons les leçons pour revenir en phase de lancement.
Cela correspond au printemps, notre énergie est basse mais positive.
C’est une phase où nous sommes créatifs, testons nos possibilités. Nous donnons un nouveau sens à notre vie à ce que nous faisons, nous rencontrons de nouvelles personnes, sommes plus alignés avec notre vrai personnalité.
Nous avons envie d’apprendre, d’avancer de nouveau tout en restant fidèle à nous-même le plus possible.
C’est le moment ou nous accroissons notre confiance, clarifions nos objectifs. Nous renouons avec la joie, la légéreté, la sérénité, la reflexion, profitons pour amener de l’harmonie, de la paix dans notre vie (musique, art, voyage, lecture, formation), simplifions notre mode de vie, redevenons curieux, sommes stimulés par l’extérieur : nous nous ouvrons de nouveau…
Dans ces deux dernières phases, nous sommes plus centrés sur qui nous sommes,
sur l’intérieur que sur l’extérieur.
Le cycle est parfaitement normal, il fait parti de la vie. Il peut duré une journée, un mois, plusieurs dizaine d’année. La Nature ne reste pas en été tout le temps, il y a des phases de repos, voir de mise en sommeil pour récupérer et repartir de nouveau.
Nous connaissons des cycles dans chacun des domaines de notre vie. Ils sont en décalage les uns des autres. Parfois, lorsque nous restons trop longtemps en phase active (haute énergie) sans repos suffisant, nous allons en phase trois et cela affecte tous les domaines de notre vie à la fois.
Nous ne sommes pas obligé d’en arriver là !
Et toi, pour chaque domaine de ta vie, où en es tu ?
Prends tu le temps de revenir en phase d’énergie basse régulièrement pour te reposer, réfléchir ?
Si nous ne passons pas volontairement des moments en énergie positive haute et basse,
notre corps va nous obliger à passer en énergie négative, basse pour pouvoir récupérer.
Il est important de savoir ce qui nous enthousiasme, nous met en joie, nous recharge pour limiter le nombre de cycle ou de rester trop longtemps en phase trois.
Quoi que nous fassions, nous ferons des cycles complets, mais le but est d’écourter les phases désagréables. Écourter ne veut pas dire bâcler sinon, nous allons y retourner rapidement.
Sources :
Comprendre les 4 phases de vie de tout projet… avec le Cycle de Hudson de Maxence Walbrou
Cours de David Lefrançois et son équipe (Institut des Neurosciences Appliquées)