Définition de l’humiliation
C’est l’action de rabaisser quelqu’un, de le blesser dans son amour propre le conduisant à un état d’impuissance ou de soumission. Cela peut faire l’objet d’une agression, intimidation, maltraitance physique ou mentale…
L’origine de la blessure de la blessure d’Humiliation
La blessure d’humiliation peut apparaître lorsque l’enfant s’est senti humiliée ou dénigré par un adulte de son entourage ou par ses camarades à l’école qui a eu (selon lui) du plaisir à se moquer de lui. Il a ressenti de la honte et a un grand besoin de faire disparaître cette honte par tous les moyens.
La blessure d’Humiliation peut prendre racine dès la petite enfance (vers 1-2 ans). A cette période là, l’enfant évolue très vite, apprends plein de nouvelles choses, aptitudes… Si l’entourage ne le laisse pas évoluer à son rythme et lui dit ou lui fait comprendre qu’a son âge il devrait faire comme ci ou comme ça. Il ne peut pas construire de relation sécurisante puisque qu’il se sent dénigré, il va se sentir incapable de faire, puis s’auto-dévaloriser. Il va avoir honte de lui (ou des autres lorsqu’il verra quelqu’un qui ne fera pas « comme il faut ». Toute situation qui le fait se sentir rabaissé va nourrir cette blessure. Il en va de même lorsque l’entourage réprime le plaisir, se faire plaisir, manifester sa joie…
Plus le degrés d’attachement et de proximité avec la personne qui l’a humiliée est fort, plus l’humiliation est difficile à supporter.
Cette blessure peut venir suite à une situation traumatisante ou a une répétition de situations plus « légères » en apparence. Elle vient de l’expérience vécue mais surtout de l’interprétation qu’il s’est fait de l’événement, des ressentis (émotions, corps)qu’il a eu à ce moment-là.
Conséquences
La personne a besoin d’être indispensable et va donc faire passer les autres avant elle, les besoins des autres avant les siens. Par ce comportement, elle tente de délivrer son ego de la honte.
Plus tard, elle va se sentir inférieur et se juger nul, voir également juger les autres nuls pour avoir l’impression de valoir quelque chose en comparaison. Elle a l’impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas être « digne de… » quoi qu’elle fasse !
Elle va se construire avec une faible estime d’elle-même, se saboter dans ses projets, sa vie, et ainsi, donner raison au fait qu’elle se sente nul.
Il est possible qu’elle prenne un certain « plaisir » à souffrir, elle va s’auto-punir avant que les autres ne le fasse dans le but de cacher ses faiblesses. Elle va montrer aux autres une personne solide, efficace, sur qui les autres peuvent compter. Elle peut prendre de nombreuses responsabilités voir trop de responsabilités et s’oublier totalement jusqu’à perdre sa liberté tout cela pour éviter de culpabiliser.
Il es possible qu’elle pense qu’elle ne sert à rien, qu’elle n’a aucune compétence. Elle pense ne pas être autorisé à dire non.
Il n’est pas impossible qu’elle culpabilise lorsqu’elle est heureuse. Elle ne va pas s’autoriser à être bien, à prendre soin d’elle, voir à se respecter.
Elle peut « choisir » l’isolement pour éviter l’anxiété que lui provoques les contacts : elle peut être humiliée à tout moment si elle est avec d’autres personnes. Elle va aussi éviter certaines situations susceptible de faire naître un sentiment de honte ou culpabilité chez elle.
Pour éviter se sentiment de honte, elle va aider les autres, ses proches, jouer le rôle de sauveur pour se sentir indispensable quitte à oublier ses propres besoins.
Elle va porter un masque dans toutes ses relations, même les plus intimes car elle a honte de la personne qu’elle pense être et ne veut pas que les autres s’aperçoivent de qui elle est réellement.
Elle n’a pas confiance en elle mais n’a pas confiance en les autres non plus puisque c’est l’entourage qui s’est moqué, qui l’a humilié.
Son mécanisme de défense
la répression : elle s’occupe des autres pour ne pas regarder en face ses propres besoins, elle s’oublie totalement.
le masochisme : elle recherche, inconsciemment, les situations qui vont provoquer chez elle une certaine douleur (physique, mentale ou émotionnelle)
La fuite : elle va se mettre en retrait car elle a une mauvaise image d’elle-même, peut aller jusqu’à penser qu’elle n’est pas quelqu’un de bien.
Elle va craindre le jugement des autres et avoir l’impression d’être mise à l’écart. Elle pourra être réservée aura du mal à prendre la parole devant un groupe.
Elle pourra, aussi, être sur la défensive, prête à « attaquer », à réagir.
Le faux self associé
un masque de masochisme qui correspond au réflexe vagal dit Sympathique Fuyant
Les peurs liée à la blessure
peur du jugement des autres, de leur critique (pourtant bien moins sévère que le sien). Au moindre mot de travers, elle se sent incompétente.
peur de la liberté car elle permet tout et elle pourrait être amené à culpabiliser ou avoir honte de certains de ses comportements si elle osait se permettre.
Les émotions
Elle connaît bien la honte, la culpabilité, ne se sent pas reconnu.
La tristesse, la dépression ne sont jamais loin même s’il cache bien son mal-être.
Comment se libérer d’une blessure d’humiliation ?
Nous avons tendance à nous concentrer principalement sur le négatif. Nous avons tendance à plus regarder ce que nous faisons mal, ce qui va de travers tout en considérant ce qui est positif comme normal.
Pour diminuer l’impact de cette blessure, il va nous falloir remettre en lumière ce qui que nous faisons de bien, nos réussites, nos victoires, nos qualités.
Plutôt que d’anticiper une scène qui va mal se passer, dans laquelle nous allons nous faire rabaisser, railler… Nous allons tenter de visualiser une scène ou tout se passe bien, dans laquelle nous sommes reconnus pour ce que nous sommes, faisons, disons…
Prendre conscience que quelque soit ce qui s’est passé dans le passé, nous ne revivrons pas la même expérience : nous avons changé depuis, l’environnement, la situation, les protagonistes, ne sont pas les mêmes.
En parler à quelqu’un de bienveillant de votre entourage mais aussi à un thérapeute, un psychologue… quelqu’un qui peut vous aider.
Ne pas hésiter à agir en se lançant des petits défis. Attention, ils doivent être réalisables ! Une action par jour, qui va dans le sens du défi. Cela va vous permettre de gagner un peu de confiance en vous, contribuer à remonter un peu votre estime.
Pardonner aux autres mais aussi à soi pour sortir de la culpabilité, de la honte.
« A-t-on vraiment besoin de plaire pour vivre ? »
Lise Bourbeau
Références
Les 5 blessures de l’âme : tout savoir pour ne plus souffrir
sante.journaldesfemmes.fr
Blessure d’humiliation : 9 impacts psycho (+ solutions) (la-clinique-e-sante.com)
