Définition du rejet :
c’est le fait de renvoyer hors de soi, de refuser, de ne pas admettre quelque chose. C’est une attitude de refus, d’intolérance
Le rejet est considéré comme la blessure émotionnelle la plus profonde.
Pourquoi le rejet est il si douloureux ? La simple évocation du rejet éveille en nous une réaction, un malaise même si nous ne savons pas bien l’expliquer. Se sentir rejeter, c’est un peu se sentir sorti de la vie de l’autre. Contrairement à l’abandon qui peut être dû à une cause extérieure à nous, le rejet est lié à nous. Il nous touche au plus profond de nous car c’est un peu une négation de qui nous sommes.
Origine de la blessure de Rejet
L’origine de la blessure de Rejet peut prendre racine dans une sensation de rejet perçu par le fœtus ou le nourrisson. Les parents peuvent désirer l’enfant mais un ou plusieurs membres de la famille trouve que cela arrive trop tôt dans la vie du couple, ou que ce n’est pas le bon moment pour une raison ou une autre.
Elle peut également venir lorsque l’enfant recevait de l’attention uniquement lorsqu’il se pliait aux exigences des adultes de son entourage proche. Il ne se sent pas aimé tel qu’il est, il y a des conditions. Cela peut arriver en cas de sur-protection. Il ne se sent pas « en capacité de faire » ou il est « trop fragile » puisque ses parents sont obligés de le faire pour lui, de le protéger de tout.
Ces souffrances peuvent apparaître au cours de la vie chez une personne se sentant rejetée par son entourage (famille, amis, communauté, collègues…).
C’est une sensation, un ressenti, les personnes (souvent parents) à l’origine de la blessure ne l’ont pas privé volontairement d’amour ou d’attention.
Conséquences :
La personne n’a pas confiance en elle puisque pas « aimable » telle elle est. Elle est très discrète, n’ose pas, ne demande pas d’aide car ce serait la preuve de son inaptitude. Elle se sent inintéressante, donc, pense déranger si elle se rend visible.
Elle pourra être toute menue, avoir des problèmes de peau, une voix fluette pas très audible, plutôt timide, aimant être seul.
L’enfant qui se sent rejeté peut grandir avec sentiment qu’il n’a pas le droit d’exister. Une fois adulte, il va donc chercher sa place, avoir peu d’amis, attirera à lui des personnes qui le rejettent ce qui va renforcer son sentiment de rejet.
Pour ne pas se sentir rejeter, la personne va éviter les rapprochements, va «rejeter» avant d’être rejetée elle-même. Elle sabote la relation naissante alors que tout se passe bien.
Elle se coupe de ses émotions qui sont pour elle source de souffrances et est donc moins sensible aux émotions des autres. C’est un comportement de fuite.
Elle va se poser une question existentielle : « Où est sa place dans ce monde qui la nie, qui l’a toujours niée ? » Quel que soit la relation débutante, elle se comporte comme si elle était de trop. Elle tente de passer inaperçue, le plus possible pour diminuer le risque d’être repérée puis rejetée.
Elle cherche à fuir la souffrance par tous les moyens notamment par l’isolement, dans son monde et parfois les addictions. Elle s’angoisse très facilement, c’est une personne anxieuse.
Lorsqu’elle tente de prendre sa place dont elle se sent privée, cela peut se faire par la violence, l’agressivité, le fait de se faire remarquer (enfant turbulent à l’école). Elle a besoin d’être vu, reconnue pour qui elle est. Et pourtant, ces comportements vont avoir comme résultat le rejet de la part de l’autre, des autres.
Elle peut devenir rancunière voir haineuse à cause de sa grande souffrance.
Elle attache peu d’importance aux biens matériels (moins de souffrance en cas de perte), sur le qui-vive tout le temps, ne s’autorise pas la joie, l’amour…préfère s’isoler, vis très mal les remarques (même anodines)
Son mécanisme de défense :
la fuite : elle fuie toutes relations, cela évite d’être rejeté par la suite ou de se rendre compte que l’autre n’aime pas un de ses défaut.
C’est une fuite de toute souffrance, de toute situation non confortable, de sa vie. Elle préfère se réfugier dans la rêverie, l’univers fantastique et rester à l’écart des autres. Elle ne donne pas son point de vue, recherche l’isolement pour se protéger du regard des autres.
Si elle se rejette elle-même, elle n’acceptera pas d’être aimée. De plus elle est persuadée de n’avoir aucune valeur donc de n’avoir rien à apporter, à donner aux autres. Elle a peur de déranger.
Par contre, elle a besoin d’être validée, reconnu dans ce qu’elle fait et dans ce qu’elle est.
Elle ne demande pas d’aide, ce qui serait une preuve de son incapacité à faire quelque chose par elle-même.
Le faux self associé :
le masque du fuyant (évitant) ce qui va correspondre au réflexe vagal dit Dorsal et/ou Sympathique Fuyant en Théorie PolyVagale
Elle ne fait pas ou ne termine pas tant qu’elle n’a pas la certitude de pouvoir rendre quelque chose de parfait car elle sera rejetée tant qu’elle ne sera pas parfaite. Ce qui est malheureusement voué à l’échec car faux et irréalisable.
Elle joue les sauveur: « ils ne me rejetterons pas si je leur suis dévouée ». La encore la recherche est vaine. En s’occupant des autres, des problèmes des autres, elle s’oublie et peut devenir envahissante dans certaines situations.
Elle va chercher à réussir en pensant qu’elle aura plus de valeur et donc ne pourra pas être rejeté. Son estime est tellement basse qu’elle ne se rend pas compte que sa valeur est en elle et pas dans ce qu’elle fait, ce qu’elle montre. Chaque faux pas, chaque échec est très compliqué et contribue à diminuer encore un peu plus son estime.
Elle peut enfiler une carapace qui va la protéger (mais aussi la tenir à distance) des autres. C’est une parade pour éviter les contacts.
Elle peut parfaitement avoir un sentiment de rejet alors qu’il n’en est rien.
Les émotions sont de l’ordre de la panique, l’angoisse, la peur de disparaître, de devenir invisible aux yeux des autres.
Comment se libérer d’une blessure de rejet ?
Dans un premier temps il faut calmer l’angoisse, les craintes et se libérer des idées négatives à notre encontre.
Apprendre à nous connaître pour mieux nous aimer, prendre en compte nos propres besoins, ressentis (corps et émotions)
La blessure de rejet peut se guérir en améliorant notre Estime de Nous, en nous donnant de la reconnaissance pour ne plus avoir besoin de la chercher ailleurs.
Une fois notre souffrance, notre blessure reconnue, vient le moment du pardon. Pardonner aux autres (qui souffrent certainement autant que nous) et aussi à nous-mêmes. Comprendre et admettre que nous avons mis en places ces stratégies uniquement dans le but d’éviter à tout prix la souffrance !
Ensuite, il nous faut prendre soin de nous. Nous faire plaisir :
→ partager quelques moments avec quelques personnes proches.
→ pratiquer des activités que nous aimons, qui nous font du bien (de préférence avec d’autres personnes).
Ne pas hésiter à consulter un psychologue, thérapeute ou autre. Le chemin sera long, il nécessite d’être accompagné, de s’armer de patience, et de persévérance.
« A-t-on vraiment besoin de la validation des autres
pour avoir le droit de vivre ? »
Lise Bourbeau
Références :
https://www.wengood.com/fr/psycho/difficultes/art-5-blessures-ame
Le rejet est la blessure émotionnelle la plus profonde – Nos Pensées (nospensees.fr)
Je me sens rejeté : pourquoi cela se produit-il et que faire à ce sujet ? – Psychologue.net